DANS UN POST POIGNANT, UN MéDECIN GéNéRALISTE DéNONCE CES MARIS QUI ABANDONNENT LâCHEMENT LEURS éPOUSES

Sur Instagram, Baptiste Beaulieu, médecin généraliste et romancier, a publié un texte pour mettre en lumière ces femmes contraintes de mettre leur vie et leur carrière en pause pour permettre à leur compagnon de gravir les échelons professionnels. 

Baptiste Beaulieu est un médecin généraliste et romancier français. Suivi par plus de 402 000 personnes sur Instagram, il a publié un post poignant ce mardi 17 septembre. L’objectif : rendre hommage aux femmes qui mettent leur vie sur pause pour se consacrer à leur famille, à l’inverse de leurs maris qui continuent de gravir les échelons. Pour cela, le médecin a pris l’exemple de l’une de ses patientes nommée Hélène.

Comme Baptiste Beaulieu le raconte, cette dernière a mis sa vie entre parenthèses pour s’occuper de ses enfants et “permettre à son compagnon de pouvoir, LUI, progresser dans sa propre carrière”. De son côté, Hélène n’a “pas de promotion au boulot car elle a des horaires de “maman” et que ses boss préféreront immanquablement le célibataire “toujours disponible”, ou le gars marié et papa qui “se rend toujours disponible” grâce à sa femme qui gère les gosses”, a expliqué Baptiste Beaulieu sur son compte Instagram.

“Elle a mille prénoms, cette patiente”

Comme son compagnon rentrait tard du travail, Hélène ne pouvait pas s’adonner à des loisirs, voir des copines, faire du sport ou du chant. Elle consacrait ses soirées à s’occuper de sa famille en faisant des lessives, en faisant faire les devoirs aux enfants, en leur faisant prendre leur bain et en préparant les repas et les sacs pour l’école le lendemain. Une routine bien ancrée jusqu’à ce qu’un jour, le couple batte de l’aile.

“Puis au bout de quelques années, un matin, le v’la qui se réveille et dit à ma patiente qu’il a des doutes, qu’il ne sait plus vraiment où il en est de ses sentiments, qu’il ne la trouve plus aussi souriante qu’avant, plus aussi avenante, plus aussi enjouée, souvent fatiguée, parfois morose, “très directive avec les enfants”, alors que vous comprenez, c’est “tellement chouette, les gosses !” (alors qu’il ne les voit que pour les bons moments et qu’il a échappé aux crises du repas du soir, aux refus du bain, etc etc.)”, raconte Baptiste Beaulieu.

La situation dans le couple devient ingérable, le mari ne fait plus d’efforts et devient désagréable, il fait tout pour pousser sa femme à rompre afin qu’elle ait le mauvais rôle. Une situation qui semble personnelle, mais qui parle à beaucoup de femmes.

“Je l’ai croisée combien de fois au cours de ma carrière ? Un milliard de fois ? J’ai dit qu’elle s’appelait Hélène ? Oui. Entre autres. Elle a mille prénoms, cette patiente. Je vous les donne. Elle s’appelle Johanna. Elle s’appelle Laurence. Elle s’appelle Marie. Elle s’appelle Mariam. Elle s’appelle Aïcha. Toutes leurs histoires sont uniques, pourtant toutes se ressemblent un peu aussi”, affirme le médecin.

Finalement, ces femmes choisissent généralement de partir, quitte à passer pour les méchantes en brisant un couple et une famille. Seules, elles ont des années de carrière à rattraper, un salaire bas et de petites cotisations pour leur retraite. De leur côté, les hommes n’ont pas sacrifié leur vie professionnelle et continuent d’avancer. 

“Elles sourient malgré tout, conclut Baptiste Beaulieu. Parfois elles pleurent. Je leur tends un mouchoir. Puis elles repartent du cabinet. Et moi ? Moi, j’attends la prochaine patiente, la prochaine injustice identique, et je me demande si quelqu’un rendra un jour à ces frangines la justice et la reconnaissance auxquelles elles ont légitimement droit.”

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