UN EUROPéEN SUR DIX MANQUE DE MOYENS POUR MANGER DE LA VIANDE OU DU POISSON TOUS LES DEUX JOURS.

Un Européen sur dix manque de moyens pour manger de la viande ou du poisson tous les deux jours.

Alors qu'une récente étude Deloitte indiquait que plus de 40% de Français ne mangeaient pas trois repas par jour, le manque de moyens financiers empêche près de 10% de la population européenne d'acheter un steak de boeuf ou un filet de merlan. C'est particulièrement le cas en Roumanie, en Bulgarie, en Slovaquie, en Hongrie et même en France, où ce taux dépasse la moyenne européenne.

9,5% de la population européenne ne pas manger tous les jours de la viande ou du poisson faute de moyens

(Copyright: TolikoffPhotography / Getty Images)

C'était une annonce en forme de bonne nouvelle pour l'environnement, compte tenu de l'impact de l'élevage qui produit du dioxyde de carbone mais aussi du méthane : la consommation de viande bovine a reculé de 19% en l'espace de vingt ans, d'après les données de FranceAgrimer publiées fin juin. Et rien qu'entre 2022 et 2023, toutes viandes confondues, les Français ont dévoré 1,7% de moins de steaks, faux-filets et autres morceaux. Si la prise de conscience écologique est réelle, il ne faut pas non plus oublier le contexte inflationniste qui a pesé sur les dépenses des ménages. En 2023, sur les marchés agricoles, les prix de la vache ont augmenté, gonflant même de 30% en l'espace de cinq ans en ce qui concerne la charolaise. Un effet haussier qui a logiquement une répercussion sur les prix affichés en magasins. Ainsi, entre janvier 2021 et juillet 2023, le prix du kilo de steak haché frais a progressé de 30% pour atteindre 15,72 euros.

Du côté de la criée, le poisson ne constitue pas obligatoirement une alternative en raison de son coût en hausse également. En mai 2023, son prix avait progressé de près de 30% au cours des trois dernières années, d'après l'Insee. Le merlan et le merlu ont bien souvent désormais la préférence des consommateurs par rapport à une sole.

La viande et le poisson sont ainsi devenus un plaisir coûteux pour bon nombre de Français, à tel point que 30% des consommateurs considérés comme les plus exposés au risque de pauvreté sont incapables financièrement de s'en offrir tous les deux jours, d'après les statistiques fraîchement publiées parEurostat, l'office des statistiques de l'Union européenne. Pour l'ensemble de la population tricolore, ce taux se situe entre 10% et 15%.

A l'échelle européenne, le pays de la gastronomie fait partie de ceux où acheter de la viande ou du poisson constitue un vrai effort financier, même si plusieurs pays connaissent une situation bien plus critique. En Roumanie, près de 25% de la population ne peut pas s'offrir ce genre de menu, tout comme 20% des Bulgares.

Au final, la moyenne européenne de ceux qui n'ont pas les moyens de consommer de la viande ou du poisson tous les deux jours est de l'ordre de 9,5%. Mais, le taux grimpe à 22,3% quand on ne prend en compte que les consommateurs les plus menacés de pauvreté. Et si l'on évoque uniquement cette part de la population, la Slovaquie constitue le pays où la viande et poisson deviennent un vrai luxe pour 45,7% de Slovaques, devant la Hongrie (45%), la Bulgarie (40%) et la Roumanie (40%).

A l'inverse, est à noter que steak haché ou filet de poisson s'affiche dans la plupart des assiettes irlandaises ; moins de 5% de la population du pays d'Oscar Wilde ne peut se payer un tel menu protéiné tous les deux jours.

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