Jessie Inchauspé aka Glucose Goddess frôle la paralysie à 19 ans en se fracturant le dos lors d’un voyage à Hawaï. S’ensuit un long chemin de rémission, où elle lutte contre des troubles dissociatifs et une forte anxiété, la menant à poursuivre des recherches pour améliorer sa santé physique et mentale. Ses conclusions, à travers la gestion du glucose, la propulsent au rang d’experte. Pour Vogue, cette biochimiste se frotte à l’épineuse question de savoir comment mieux dompter l’anxiété.
Jessie Inchauspé. “Même si je ne suis pas chroniquement anxieuse, j’ai connu des périodes difficiles. Je sais ce que ça fait d’avoir des pensées qui tournent en boucle, un niveau de cortisol qui s’envole et des nuits d’insomnies. J’en ai tellement souffert, que je m’efforce désormais de maintenir un mode de vie sain. Ceci dit, je reste une personne sensible et il s’agit d’apprendre à gérer mon anxiété dès qu’elle me traverse. Appliquant mes méthodes, je constate que cela me prend de moins en moins de temps à retomber sur mes pieds. Là où au début de ma carrière, un commentaire négatif pouvait me prendre une semaine à digérer, aujourd’hui, ce qui me contrarie ne m’affecte pas plus de 24 heures. L’anxiété est un sentiment ambivalent. Dans le monde du travail, j’ai remarqué qu’elle se nichait là où je n’avais pas de contrôle. Quand j’ai sorti mon premier livre, je pouvais devenir folle, quant au positionnement d’un brocoli en couverture ! J’ai ensuite appris à avoir plus confiance en moi, savoir que ma parole avait de la valeur. J’ai pris conscience que j’avais une vision claire qu’on devait respecter.
L’anxiété se niche souvent à des endroits où vos limites sont bafouées par les autres. Il faut donc s’exprimer. Au quotidien, cela peut se traduire, quand je suis dans une voiture et que le conducteur va trop vite, à partager mes besoins en lui disant de ralentir au lieu de rester silencieuse et de mal le vivre. Il faut savoir s’affirmer, trouver des oreilles attentives qui vont vous permettre de relativiser. C’est peut-être là le seul bienfait de cet état, il peut parfois nous aider à s’améliorer. C’est un signal d’alarme qui nous prévient que quelque chose ne va pas. Une façon de se remettre en question, de se repositionner et devenir une meilleure personne. Je ne veux pas être anxieuse deux fois de suite pour la même chose : l’anxiété me montre là où j’ai besoin de grandir, de me respecter davantage, de me protéger, de mettre en place de nouvelles stratégies.
Il se joue aussi une question d’évolution de nos pratiques, en particulier digitales. De par mon travail, je suis très exposée et on n’est pas censé biologiquement avoir des millions de personnes qui nous regardent et potentiellement nous critiquent. Mais il est hors de question de ne pas délivrer les messages qui nous paraissent importants pour quelques piques de haine. Ne pas se laisser atteindre par la négativité des autres est un pivot non négligeable pour développer sa paix intérieure. Si vous vous trouvez à table avec quelqu’un qui jette sur vous son anxiété, mettez vos pieds bien au sol, visualisez-la, passant par vos oreilles, à travers votre corps et s’échappant à travers vos voûtes plantaires. Pensez-vous comme un canal qu’on traverse mais qui ne garde rien avec lui. La pression sociale ne doit pas l’emporter sur votre bien-être. Si un soir, alors que vous deviez dîner avec des amis, vous préférez rentrer manger des spaghettis sur votre canapé, faites le.
Physiquement, si l’on se sent dépassé, une bonne méthode à appliquer est celle du “tapping” bilatéral (“tapotement” en français). Parente de la technique EMDR, elle m’a sauvée après mon opération. Il suffit de croiser ses bras devant sa poitrine, en mettant une main sur chaque épaule, en tapotant une fois à droite puis à gauche, durant quelques minutes. Elle aide le cerveau à métaboliser ce qui vient de se passer, recréant la gymnastique qui se produit quand on rêve. Sinon, une autre technique est d’aller mettre ses pieds dans l’herbe. Notre système nerveux se connecte à celui de la terre. Avec nos chaussures en caoutchouc, marchant sur des routes en goudron, on n’y a plus accès alors que cela nous régule. Tout ce qui a trait au système nerveux change tout. Je l’entraîne en prenant des douches froides, tout en me relaxant, pour me rendre plus résiliente. Ou en faisant des choses que je n’aime pas forcément en me disant que c’est bon pour lui. Ça crée une force mentale extraordinaire.
La respiration joue un rôle également. Il suffit d’inspirer par le nez une première fois, puis une deuxième fois, pour remplir complètement ses poumons, avant d’expirer doucement par la bouche pour se sentir immédiatement plus détendu. Le sport fonctionne aussi très bien. J’y suis particulièrement sensible et ça me donne l’impression de planer. Se répéter des messages positifs peut avoir du bon. J’aime me dire : “Je suis guidée par le divin. Je suis en sécurité. Tout arrive pour une raison…” La vie n’est qu’une question de perspective, on est tous reliés. Cela permet de se sentir moins seul. Nerf de la guerre, l’alimentation est cruciale. Manger des protéines au petit déjeuner calme le stress et aide le corps à se sentir en sécurité. Avoir recours à des compléments alimentaires peut être efficace. Je prends, en ce moment, de la créatine, j’expérimente mais ça me booste la pensée. Les omégas 3 pour tout ce qui est question de transmissions neurologiques sont fabuleux. De façon plus globale, se bâtir une bonne routine est la clé. Ne pas regarder son téléphone dès le réveil, attendre une demi-heure, boire un thé avant d’allumer l’ordinateur. S’étirer, en faisant du bruit, peu importe les vibrations qui sont bloquées dans vos articulations. Écrire au réveil, méthode démocratisée par Libérez votre créativité, est parfait pour exprimer ses émotions : 3 pages de tout ce qui vous passe par la tête et la journée commence. Ne pas hésiter à sortir, prendre un café au soleil, surtout si l’on travaille de chez soi. Prendre soin de son sommeil en tamisant au maximum la lumière dans la chambre, en lisant, prendre une douche et ranger sa chambre. J’essaie de me coucher avant 23 heures dans une chambre sombre, fraîche avec des boules Quies, et je dors sans mon conjoint (ça risque de changer avec l’arrivée de bébé, j’en profite…). En conclusion, il faut cultiver son jardin, son intuition… Toutes les réponses sont en nous.”
Glucose Goddess : Jessie Inchauspé nous dévoile les secrets de son bien-être au quotidien
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2025-06-04T13:17:55Z